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Les feuilles de Pierre Cuny
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  • Travaux forestiers, bûcheronnage, élagage, soins aux arbres, démontage d'arbres dangereux, sylviculture, les végétaux et la nature dans tous ses états. A la découverte de notre patrimoine végétal et architectural...
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8 septembre 2019

Rescapé de la guerre de 1870, le gros chêne des Français doit son salut à la Belgique toute proche... 8 septembre 2019.

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Le département français des Ardennes est réputé pour son massif forestier mais aussi par son histoire : les 3 dernières guerres y ont laissé de nombreux vestiges encore bien visibles. Aujourd'hui je vous présente un vieux chêne dont la destinée aurait pu s'arrêter en 1870, lors du conflit qui opposa Français et Prussiens du 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871; 6 mois et 10 jours qui se sont soldés par une sévère défaite de nos troupes avec des pertes humaines importantes, et l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne. C'est la défaite humiliante de la bataille de Sedan qui a précipité la capitulation de l'empire français et du même coup la déchéance de Napoléon III. Le contexte dressé, revenons à l'histoire de cet arbre déjà remarqué à cette époque et situé à 50 m du fossé frontière avec nos amis belges. Preuve en est, les occupants prussiens à la recherche de bois, avaient décidé de l'abattre pour leur besoin en affûts de canons. Entaillé à sa base par les haches "ennemis", la tâche s'arrêta rapidement après réflexion sur le débardage du colosse. Remonter le dénivelé du  coté français  n'était pas possible matériellement, seul coté belge vers le bas en direction de Bouillon, l'enlèvement était possible. Disciplinés et rigoureux, les autorités prussiennes ont demandé, une autorisation de transit par le territoire belge donnant à notre chêne un sursis qui n'aurait dû être que momentané.  Rapidement alertée par les forestiers français, la Belgique neutre dans cette guerre, refusa catégoriquement la demande. L'abattage du chêne de la Queue du Bel Aulne fût donc abandonné. Après le départ des troupes prussiennes, l'entaille a été maçonnée avec des pierres et du ciment par les forestiers belges. Malgré son âge avancé, la foudre qui l'a frappée et le champignon qui parasite son collet, il est toujours là mais son état est fort préoccupant...

Après de nombreuses recherches, cet arbre situé sur le territoire de Villers-Cernay 08140 semble aussi nommé : chêne de Charles Quint (1500-1558) contemporain de celui qui sera couronné empereur du Saint Empire romain germanique il aurait ainsi environ 500 ans, mais rien ne l'atteste.  Manquant d'information, c'est vers la Belgique que j'ai découvert son histoire dans le pays de Bouillon, dont une promenade balisée lui est consacrée. Pour aller à sa rencontre, je suis allé à Pouru aux Bois (lieu de naissance de Pierre Déom, auteur de la revue naturaliste "La Hulotte"). De là en prenant la rue du moulin, on s'enfonce dans le bois du Banel par la route forestière du Morthean. Il faut la suivre sur plusieurs kms jusqu'au dépot du gros chêne où de là il faut continuer à pieds... 

 

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A gauche on distingue le vieux chêne

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5,30 de circonférence 

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Houppier démembré et trop peu feuillé...

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 charpentière tombée 

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Fistuline hepatique ( fistulina hepatica).

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 Chemin qui descend vers notre arbre rescapé depuis le dépot du gros chêne...

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Stationner le véhicule ici (environ 900 m de marche pour pouvoir observer ce chêne). GPS parking : 49° 45' 18,1" N  05° 05' 06,3" E.

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