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Les feuilles de Pierre Cuny
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24 juillet 2012

LA SALAMANDRE tachetée, un amphibien légendaire autrefois à la symbolique néfaste... Reportage de juillet 2012

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 Salamandre en forêt communale de Chavelot (Vosges).

Nom latin : Salamandra salmandra (elle est nommée en France, salamandre terrestre, salamandre commune ou salamandre de feu).

Classe : Amphibiens. (ayant une phase de vie aquatique, puis terrestre).

Ordre : Caudata ou urodèles (qui gardent une queue à l'état adulte à la différence des anoures comme les grenouilles et crapauds.

Famille : Salamandridae.

830J6440 les glandes parotoïdes derrière les yeux

Cet amphibien légendaire déjà mentionné par Pline l'Ancien, écrivain et naturaliste romain du 1er siècle, fait partie des animaux mystiques aux fabuleux pouvoirs dont la symbolique négative mêlée à la magie et la superstition, lui a donné cette fâcheuse réputation... En effet, la salamandre était autrefois réputée vivre dans le feu sans y être consumée, capable d'empoisonner l'eau des puits et les fruits des arbres par sa seule présence... Elle devint une créature importante des bestiaires médiévaux ainsi qu'un symbole alchimique et héraldique à la puissante symbolique.                                                                                         Elle figure sur de nombreux blasons de villes françaises. François 1er en fait son emblème en la mettant dans ses armoiries entourée de feu, tant et si bien, que tous ses châteaux en sont décorés (Amboise, Blois, Chambord, Chenonceau et Fontainebleau). Plus proche de nous, la salamandre est l'emblème des pompiers de l'avenir, dans le film "Fahrenheit 451"de François Truffaut de 1966. Avec la recherche et la science, la salamandre a peu à peu éteint sa néfaste symbolique et retrouver une image plus sympathique...                                                                                                                                                    Description : La salamandre est dodue, brillante comme huileuse et de couleur noir tachetée de jaune ou parfois orange. C'est en quelque sorte sa carte d'identité, chaque individu possède des dessins différents qui ne varient pas dans le temps. Mesurant aux alentours de 20 cm, elle se déplace lentement et d'une démarche pataude. Ses 4 pattes sont pourvues de doigts (4 à l'avant, 5 à l'arrière). Munie de grands yeux noirs, elle se déplace et chasse de nuit en s'orientant sans difficulté à une intensité de lumière où l'oeil humain ne distingue plus rien. Elle a la particularité de régénérer des parties perdues ou blessées de son corps très rapidement mais aussi de se défendre par la sécrétion d'une neurotoxine, le samandarin. Rien de maléfique car juste derrière les yeux, on trouve une caractéristique de l'espèce, les glandes parotoïdes qui peuvent excréter et même projeter une sécrétion empoisonnée encas de stress ou d'attaque. Avec les autres glandes de sa peau, le mucus empoisonné qui couvre son corps la protège à la fois des prédateurs et agit également comme bactéricides et antifongiques.                                                                                   Habitat et activité : C'est un des urodèles les plus répandus et des plus reconnaissables d'Europe, toutefois on différencie environ 12 sous espèces du genre Salamandra. Les forêts fraîches et humides contenant du bois mort au sol, constitue son habitat préféré. La salamandre reste habituellement cachée dans la journée dans des cavités humides, sous des pierres ou des écorces, ou dans des troncs d'arbres pourris. On peut l'apercevoir de jour après ou pendant une forte pluie, trahie par sa remarquable coloration cutanée si dissuasive. Les salamandres se nourrissent d'organismes invertébrés tels que les cloportes, les petits coléoptères, les vers de terre... En général, elles dévorent tout ce qui n'est pas trop gros par rapport à sa taille. Elles subissent des mues successives surtout au cours de la croissance et effectuent ce changement de peau bien cachées. En milieu naturel, une espérance de vie supérieure à 20 ans a été scientifiquement attestée. Dès les premières nuits de gelée, elle hiberne en rejoignant ses quartiers d'hiver et ceci essentiellement sous terre (trous, cavernes, galeries, puits...) La reprise d'activité se situe dès la fin des grands froids où on peut assister à la ponte des femelles dès mi février.                                                   Reproduction : La période d'accouplement dure d'avril à septembre, et contrairement à bon nombre d'amphibiens, les salamandres s'accouplent exclusivement hors de l'eau. Après l'accouplement, la femelle porte les embryons pendant une longue période de 8 à 9 mois. Pour la naissance des larves, elle se rend dans l'eau et dépose la nuit, sa nouvelle génération dans un endroit approprié, à courant faible et bien protégé. Les portées varient selon l'âge, la taille et les conditions d'alimentation de la femelle. Des portées de quelques salamandres jusqu'à 70 individus sont ainsi mis au monde, avec une moyenne d'environ 30. Ces larves sont munies de branchies externes et la durée de développement qui donne au final l'individu terrestre, a lieu entre 3 et 6 mois après la ponte. Plus le climat est froid, plus le développement est long jusqu'à la métamorphose complète. La maturité sexuelle est atteinte entre 2 et 4 ans.                                    La salamandre n'a guère d'ennemis naturels ,(hormis l'Homme), ce qui n'est pas le cas des larves et des juvéniles qui sont attaqués par certaines espèces de carabes forestiers et bien sûr par certains poissons. Ne craignant pas de prédateurs, les salamandres n'hésitent pas à se déplacer à découvert et à traverser au péril de leur vie, nos routes fréquentées.

En Europe, la salamandre est en régression constante à cause du recul des zones humides, de la fragmentation de leur habitat naturel et la contamination de leur environnement par les pesticides. Elle est protégée dans la plupart des pays de l'Europe au même titre d'ailleurs que tous les amphibiens. Dans certaines régions, des initiatives sont prises en aménageant des passages à amphibiens ou des barrages placés sur le bas cotés des routes qui coupent mortellement leur corridor de migration. A chaque printemps les populations d'amphibiens quittent leur lieu d'hivernage et migrent en masse vers l'eau des mares, des étangs et des rivières. Le maintien de ces corridors de migration est essentiel à leur survie. Alors si vous avez la chance de croiser cette belle créature, observez la et admirez la sans crainte !   

Ce reportage a été publié dans  le "Forêt magazine" numéro 87 de Juillet 2012. (magazine de la Chambre d'Agriculture des Vosges).                                                                          

 

 

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Salamandre trouvée dans un puits en forêt de Docelles (Vosges).

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