LE MUSCARDIN, petit rongeur discret de nos forêts... Muscardinus avellanarius. Une belle rencontre ! 15/10/2008.
muscardin sur un rameau de hêtre. F D DARNEY.
LE MUSCARDIN : Nom latin : Muscardinus avellanarius.
Classe : Mammifères.
Ordre : Rongeurs.
Famille : Gliridés.
Ce sympathique petit rongeur est bien difficile à observer et la chance de pouvoir le rencontrer est un privilège qu'il faut apprécier et que bon nombre de naturaliste aimerait partager.
Discret et prudent, il est bien présent dans nos régions mais il est difficile à dénicher et souvent seul, son nid vide nous révèle sa présence.
DESCRIPTION : Corps rondelet de 13 à 16 cm dont 5 à 8 cm pour une queue couverte de poils, museau et oreilles arrondis, yeux noirs globuleux, doigts préhensiles lui permettant de se déplacer avec une agilité hors du commun sur la face supérieure et inférieure des branches les plus fines. Son poids est de 15 à 25 g, et à l'automne, avant son hibernation jusqu'a 40g. Ne dépassant guère la taille d'une souris, il est le plus petit représentant des GLIRIDES tels que le loir ou le lérot… La couleur du dessus du corps et de la queue varie du roux, au brun orangé ou au gris jaunâtre. Le ventre est plus clair, la gorge et la poitrine sont blanche.
HABITAT : On le trouve surtout dans le taillis et les fourrés des forêts de feuillus afin de pouvoir bénéficier de la densité des jeunes peuplements broussailleux lui assurant à la fois gite et couvert. A l'exception de l'Espagne on le rencontre dans la plupart des pays européens. Résistant, il peuple tant la plaine que la haute montagne mais toujours assez loin des habitations humaines.
ACTIVITE : Elle est principalement crépusculaire et nocturne, la journée étant sa période de repos à l'abri dans son nid placé dans le couvert épais des semis, des buissons ou des haies. De forme sphérique composé d'herbes de feuilles et d'écorce ce "hamac" suspendu entre 1M et 3 M de haut, l'abrite durant la journée et si il est dérangé il s'éloigne de son refuge en utilisant le couvert.
Excellent grimpeur, rapide dans ses déplacements, il évite la rencontre avec la chouette effraie, le renard ou la belette. Contrairement à ses compères loirs et lérots, il ne s'aventure jamais dans les habitations. Son territoire s'étend sur 1000 à 2000 M2 et se nourrit de bourgeons, de fleurs de baies de graines et d'insectes. En automne, il consomme plus de graines (noisettes, faînes…) afin de constituer d'appréciables réserves de graisse afin d'hiberner à une température corporelle très basse pour une durée d'environ 6 mois. Bien gros et gras, il passe donc l'hiver endormi sous une épaisse couverture végétale sèche, en septembre octobre pour se réveiller en avril mai.
REPRODUCTION : L'accouplement a lieu dès la fin de l'hibernation. La gestation est de 22 à 24 jours, pour une à deux portées par an (de 2 à 7 jeunes qui naissent nus et aveugles). L'allaitement dure 4 semaines et l'émancipation intervient à un mois et demi. Sa longévité, entre 3 et 4 ans.
Menacé de disparition comme hélas bon nombre d'autres animaux, il est protégé par la loi car au cours du siècle dernier, les populations de muscardins en France ont été particulièrement malmenées par les changements de pratique agricole et de gestion forestière (sylviculture intensive, mécanisation croissante, arrachage des haies…). De plus le pollen des fleurs lui fournissant un aliment riche, il le transporte dans ses moustaches d'une plante à l'autre favorisant ainsi leur fécondation.
Nid d'été du muscardin. F D DARNEY.